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Notre passé et notre présent

Nos recherches antérieures

À l'instar des tendances mondiales, au Canada, les fémicides sont le plus souvent perpétrés par des partenaires masculins actuels ou anciens, un fait clairement mis en évidence par l'une des premières études de ce type, qui fait l'objet de deux volumes : Woman Killing : Intimate Femicide in Ontario, 1974-1990 et Woman Killing : Intimate Femicide in Ontario, 1991-1994. En réponse à une série de meurtres, cette étude a été menée par un groupe de huit femmes qui s'étaient réunies plus tôt au cours de l'année où le massacre de Montréal s'est produit. Ces femmes se sont donné pour mission d'en apprendre davantage sur les femmes tuées par leurs partenaires intimes masculins.

women killing

Se nommant elles-mêmes le « Women We Honour Action Committee » (le Comité d'action pour les femmes que nous honorons), elles ont effectué une revue de la littérature sur les femmes tuées dans le cadre de leurs relations intimes avec des hommes, ce qu'elles ont appelé le « fémicide intime ». Elles ont ensuite entrepris une étude avec trois objectifs : (1) documenter l'incidence des meurtres de femmes par des partenaires intimes en Ontario ; (2) décrire les caractéristiques des personnes impliquées et les circonstances entourant les meurtres ; et (3) présenter les histoires d'un petit nombre de femmes qui ont été tuées par des époux, des conjoints de fait ou des copains, actuels ou anciens.

Réalisée en deux étapes, l'étude a couvert la période de 1974 à 1994, documentant les fémicides de 1 206 femmes âgées de 15 ans et plus à partir des registres officiels. Sur les 1 120 cas dans lesquels les meurtriers ont été identifiés, 705, soit 63 %, étaient des partenaires de sexe masculin actuels ou anciens. [Voir le résumé des deux études – disponible uniquement en anglais].

Les auteurs de l'étude – Maria Crawford, Rosemary Gartner et Myrna Dawson – ont reconnu que de nombreuses questions restaient en suspens, contribuant ainsi de manière significative aux connaissances sur le fémicide et le fémicide intime à l'époque. Il s'agissait notamment de savoir pourquoi certaines femmes – telles que les femmes autochtones – étaient confrontées à des risques de fémicide intime disproportionnés par rapport aux femmes non autochtones.

Cette question continue d'être posée aujourd'hui dans le cadre de l'attention portée aux femmes et aux filles autochtones disparues et assassinées, mais pas seulement dans le contexte du fémicide intime, étant donné le risque élevé qu'elles courent en dehors du contexte de l'intimité, comme nous le verrons plus loin

Nos recherches en cours

Les rapports contiennent des informations essentielles qui s'appuient sur les travaux antérieurs et en cours sur le fémicide au Canada et dans le monde, en mettant en évidence les tendances et les questions actuelles et émergentes qui nécessitent une enquête et une surveillance plus approfondies dans les années à venir. Certaines des conclusions de notre dernière étude quinquennale ont été utilisées à des fins d'éducation et de sensibilisation du public, dont certaines sont présentées à droite de cette page.

Cliquez sur les liens ci-dessous pour accéder aux rapports complets.

Financement :

Ce projet a été initialement financé par le Conseil de recherches en sciences humaines. Le financement actuel est assuré par le Programme des chaires d'excellence en recherche de l'Université de Guelph.

Chercheuse principale : Myrna Dawson, Université de Guelph

Statut du projet : En cours

 

Description du projet :

Le fémicide, c'est-à-dire le meurtre de femmes et de filles en raison de leur sexe ou de leur genre, n'est pas un phénomène nouveau, mais l'attention internationale dont il a fait l'objet au cours de la dernière décennie est sans précédent. Des discussions sont en cours sur la manière de définir, de mesurer et de documenter le fémicide de manière plus précise afin que les initiatives de prévention puissent aborder de manière plus adéquate le contexte entourant la violence masculine à l'encontre des femmes et des filles et, par conséquent, réduire le nombre de ces meurtres. Parallèlement à ces discussions, des mesures doivent être prises pour identifier les mobiles/indicateurs liés au sexe/genre (MILSG) qui permettent de distinguer les fémicides des autres meurtres. Ces travaux ont été menés principalement en Amérique latine, où les taux de fémicide sont particulièrement élevés. Cependant, aucun pays n'est à l'abri de ce type de violence.

 

À l'instar de la situation mondiale, les femmes et les filles au Canada courent le plus grand risque d'être tuées par leur partenaire de sexe masculin. Les femmes et les filles autochtones au Canada sont tuées à des taux nettement plus élevés et sont plus susceptibles d'être tuées par des connaissances ou des étrangers que les femmes et les filles non autochtones. Leurs expériences, qualifiées de génocide et mises en évidence de manière frappante par l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (2019), mettent en lumière les réponses inadéquates de l'État et l'impunité fréquente de leurs meurtriers. Comme c'est le cas au niveau international, le Canada dispose de peu de connaissances systématiques sur les tendances et les modèles de fémicide, ou d'une compréhension de sa propre responsabilité dans la prévention du fémicide.

 

S'appuyant sur des cadres féministes, socio-écologiques et intersectionnels, ce projet examine la capacité des chercheurs en sciences sociales à documenter l'existence et le rôle des MILSG pour mieux comprendre le fémicide dans la recherche et la pratique professionnelle. En se concentrant en détail sur une base de données longitudinale provinciale, on évalue l'utilité des MILSG existants pour différencier le fémicide des autres homicides ainsi que des sous-types de fémicides (p. ex. fémicide intime, fémicide non intime). Compte tenu des limites des bases de données actuelles, l'accessibilité des MILSG est également testée à l'aide d'efforts ciblés de collecte de données à partir de sources multiples, en se concentrant sur les homicides documentés au cours d'une période définie.

 

Pourquoi est-ce important ? Avec l'adoption du Programme de développement durable 2030 en 2015, la violence liée au sexe/genre à l'égard des femmes et des filles a fait l'objet d'une préoccupation nationale/internationale croissante, étant donné que plusieurs des 17 Objectifs de développement durable peuvent être liés à cette violence. L'appel lancé par les Nations unies à tous les pays pour qu'ils mettent en place des observatoires du fémicide afin de documenter les meurtres de femmes et de filles liés au sexe ou au genre reconnaît que les pays du monde entier, y compris le Canada, ne disposent pas de données adéquates sur le fémicide. Cela entrave l'élaboration d'une législation, de politiques et de stratégies de prévention adaptées et nuancées pour lutter contre cette violence.

 

Au Canada, la stratégie du gouvernement fédéral visant à prévenir et à combattre la violence fondée sur le sexe a pour but de combler les lacunes qui affectent diverses populations. L'identification des paramètres du fémicide contribuera à atteindre cet objectif grâce à des données qui permettront aux secteurs de mieux répondre à ces meurtres qui présentent des risques différentiels pour certaines femmes et filles (par exemple, les femmes et filles autochtones, noires et autres femmes et filles racialisées, les femmes et filles vivant dans les régions rurales, éloignées ou du Nord du pays) et de documenter d'autres groupes à risque. Combler les lacunes actuelles en matière de connaissances sur les MILSG profitera aux gouvernements internationaux, nationaux et régionaux chargés de formuler des lois et des politiques ; à la justice pénale et aux acteurs juridiques qui doivent enquêter sur ces crimes et engager des poursuites ; aux activistes et défenseurs de la prévention de violence à l'égard des femmes qui font pression pour obtenir des réponses plus nuancées et plus efficaces à la violence ; et, enfin, au grand public dont l'éducation améliorée peut contribuer à long terme à la prévention de la violence fondée sur le genre.

 

Certaines des références connexes:

Aujla, W., M. Dawson, C. Giesbrecht, N. MacGregor et Shiva Nourpanah. 2023. Femicide in Canada. Chapitre dans The Routledge International Handbook of Femicide and Feminicide, édité par M. Dawson et S. Mobayed. Londres : Routledge.

Dawson, M. et S. Mobayed (Eds). 2023. The Routledge International Handbook of Femicide and Feminicide, Londres : Routledge.

Dawson, M. et S. Mobayed. 2023. Femicide and feminicide: A growing global human rights’ movement. Chapitre introductoire dans The Routledge International Handbook of Femicide and Feminicide, edited by M. Dawson and S. Mobayed. London: Routledge.

Dawson, M., A. Zecha, and Haleakala Angus. 2023. #CallItFemicide: Understanding Sex/Gender-based Killings of Women and Girls 2018-2022. Guelph, ON: Centre for the Study of Social and Legal Responses to Violence.

Dawson, M., D. Sutton, A. Zecha, C. Boyd, A. Johnson, and A. Mitchell. 2021. #CallItFemicide: Understanding Gender-based Killings of Women and Girls 2020. Guelph, ON: Centre for the Study of Social and Legal Responses to Violence.

Dawson, M. and M. Carrigan. 2021. Identifying femicide locally and globally: Understanding the utility and accessibility of sex/gender-related motives and indicators. Current Sociology 69(5): 682-704.

Dawson, M. 2020. The Canadian Femicide Observatory for Justice and Accountability. Femicide XIII: Data Collection on Femicide. Vienna: United Nations Studies Association.

Illesinghe, V., Ahora Que Sí Nos Ven, Femicide Watch Poland, Feminicidio.net, Observatorio de Femicidios, Red Feminista Antimilitarista, S. Weil, M. Dawson and S. Mobayed. 2023. Femicide/Feminicide Observatories and Watches. Chapitre dans The Routledge International Handbook of Femicide and Feminicide, edited by M. Dawson and S. Mobayed. London: Routledge.

Zecha, A., N. Abrahams, K. Duhamel, C. Fabre, A. Otamendi, A. Rios Cazares, H. Stoekl, M. Dawson, and S. Mobayed. 2023. Data sources and challenges in addressing femicide. Chapitre dans The Routledge International Handbook of Femicide and Feminicide, edited by M. Dawson and S. Mobayed. London: Routledge.

Représentation du fémicide intime au Canada : Comprendre le cadrage médiatique des meurtres de femmes et de filles liés au genre, 2010-2024

Financement :

Ce projet est financé par le Conseil de recherches en sciences humaines.

Chercheuse principale : Jordan Fairbairn, King's College, Université de Western

Cochercheuse : Myrna Dawson, Université de Guelph

Collaboratrice : Yasmin Jawani, Université Concordia

Statut du projet : En cours

 

Description du projet :

Les reportages sur le fémicide intime, c'est-à-dire le meurtre de femmes par leur partenaire actuel ou ancien, constituent une source d'information essentielle sur les attitudes de la société à l'égard de ces meurtres et, plus généralement, de la violence à l'égard des femmes . C'est aussi l'occasion de transmettre des connaissances factuelles sur le fémicide intime : ses causes profondes, les tendances sociétales et les aides disponibles. Cela est particulièrement vrai à l'ère des médias sociaux, où les nouvelles sont partagées à un rythme et à une échelle qui n'étaient pas possibles auparavant. Pourtant, au Canada, nous en savons peu sur la nature de cette couverture et sur son potentiel à reproduire des interprétations sensationnelles, stéréotypées et autrement nuisibles du féminicide intime, qui entravent les efforts de prévention au lieu de les aider.

 

La couverture médiatique du fémicide intime est un domaine d'étude important au Canada pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les cadres de connexion, c'est-à-dire les cadres qui établissent un lien entre les fémicides intimes et les schémas plus généraux de la violence contre les femmes (Bouzerdan et Whitten-Woodring 2018), constituent une facette importante du changement social. S'ils sont reliés à des documents fondés sur des preuves, les cadres de connexion fonctionnent comme une forme de prévention primaire en fournissant une éducation publique sur la violence contre les femmes en tant que problème social et violation des droits de la personne (Fairbairn et al. 2023). En outre, l'étude de la couverture médiatique du fémicide permet de documenter et de remettre en question les récits préjudiciables sur les populations autochtones et racialisées au Canada, et la couverture médiatique du fémicide intime représente une occasion précieuse de documenter et de comprendre les changements dans les normes sociétales, les technologies, les pratiques journalistiques et les attitudes à l'égard de la violence faite aux femmes. En outre, une recherche empirique canadienne à grande échelle sur les représentations médiatiques du fémicide intime permettra aux chercheurs de répondre et de collaborer aux appels mondiaux et aux efforts de recherche visant à prévenir le fémicide.

 

Cette recherche recueille et analyse la couverture médiatique des fémicides intimes dans les nouveaux médias canadiens de 2010 à 2024 dans chaque province et territoire. En plus d'identifier des modèles généraux de représentation (par exemple, quel langage est utilisé, quelles sont les sources d'information), nous nous concentrons sur la façon dont la couverture varie lorsque les victimes et/ou les auteurs sont issus de communautés racialisées, autochtones, immigrantes et/ou religieuses. Ce faisant, l'objectif est de créer une base de données nationale sur la couverture médiatique du fémicide intime au cours des dernières années et de contribuer à des discussions plus larges sur les représentations médiatiques des populations racialisées, autochtones, immigrantes et réfugiées au Canada (voir Jiwani et Young, 2006 ; Gilchrist, 2010).

 

Ce travail s'appuie sur une recherche antérieure qui a analysé un échantillon de la couverture médiatique des fémicides intimes à Toronto de 1975 à 1979 et de 1998 à 2002 (voir Fairbairn et Dawson 2013). En plus de décrire et d'analyser la couverture médiatique, nous cherchons à apprendre des journalistes et à les impliquer par le biais d'une enquête et de groupes de discussion sur les expériences de reportage, les défis liés à la couverture des fémicides intimes et l'identification de soutiens et de ressources potentiellement utiles. L'objectif global de cette recherche est donc de (1) décrire les tendances actuelles de la couverture médiatique du fémicide intime ; (2) comprendre comment ces tendances varient lorsque les victimes et les auteurs sont racialisés, autochtones, immigrants et/ou issus de communautés religieuses ; et (3) identifier les domaines et les pistes pour favoriser une couverture de plus en plus complète, informative, et fondée sur des preuves qui représente les victimes avec dignité et compassion et reconnaît les forces structurelles qui façonnent le fémicide intime.    

 

Sélectionnez des références connexes :

Fairbairn, J., C. Boyd, Y. Jiwani, and M. Dawson. 2023. Changing media representations of femicide as primary prevention. Chapitre dans The Routledge International Handbook of Femicide and Feminicide, edited by M. Dawson and S. Mobayed. London: Routledge.

Bouzerdan, Camelia and Jenifer Whitten-Woodring. 2018. Killings in Context: An Analysis of the News Framing of Femicide. Human Rights Review 19(2):211-228.

Fairbairn, Jordan and Myrna Dawson. 2013. Canadian News Coverage of Intimate Partner Homicide: Analyzing Changes Over Time. Feminist Criminology 8(3):147-176.

Jiwani, Yasmin and Mary Lynn Young. 2006. Missing and Murdered women: Reproducing marginality in news discourse. Canadian Journal of Communication 31(4):895-917.

Gilchrist, Kristin. (2010). “Newsworthy” victims? Exploring differences in Canadian local press coverage of missing/murdered Aboriginal and White women. Feminist media studies10(4), 373-390.

Financement : Ce projet est financé par le Conseil de recherches en sciences humaines.

Chercheuse principale : Myrna Dawson, Université de Guelph

Collaboratrices : Shiva Nourpanah, Université St. Mary's ; Amy Peirone, Université de Windsor

Statut du projet : En cours

 

Description du projet :

Des initiatives d'examen des décès dus à la violence familiale (EDVF) existent dans six pays, mais il n'existe pas encore de compréhension globale des différents modèles, résultats et impacts. La plupart des EDVF examinent les facteurs systémiques et humains impliqués dans les décès liés à la violence familiale (VF) dans le but de réduire la violence et les décès à l'avenir. Ces EDVF interdisciplinaires et multisectoriels poursuivent deux objectifs communs : (1) compiler des données démographiques et descriptives sur les décès et les personnes impliquées, y compris les facteurs de risque ; (2) documenter un historique chronologique des contacts avec le système, y compris les points d'intervention potentiels, les occasions manquées dans la prestation de services, les insuffisances de la politique et/ou les stratégies de réforme. Le résultat de ces deux objectifs est l'élaboration de recommandations qui faciliteront le changement du système et amélioreront la réponse de la société à la violence domestique par le biais d'une sensibilisation, d'une éducation et d'une formation accrues.

 

Au-delà de quelques données anecdotiques et de base, on manque d'informations sur la fréquence, le type et le contenu thématique des recommandations issues de ces examens, sur leur taux d'adoption, ou sur la manière de mesurer et d'examiner l'impact des recommandations lorsqu'elles sont mises en œuvre. Ces informations sont essentielles car une meilleure compréhension des améliorations recommandées est une première étape nécessaire si nous voulons comprendre les priorités en matière de recherche et de pratique pour la prévention de la violence familiale et de l'homicide familiale. En outre, étant donné le manque d'évaluation des processus et/ou des résultats de l’EDVF, il est également urgent de comprendre quels mécanismes et mesures sont disponibles et devraient être utilisés pour examiner l'adoption et l'impact des recommandations.

 

Cette étude examine l'impulsion et le fonctionnement des initiatives existantes au Canada, en mettant l'accent sur les recommandations, et explore les possibilités d'évaluation de l'adoption et de l'impact des recommandations. Quatre questions guident cette étude : (1) Quels ont été l'impulsion et les processus qui ont conduit à la mise en œuvre de chaque EDVF ? (2) Quelles sont les similitudes et les différences entre les caractéristiques des EDVF ? (3) Quels sont la fréquence, le type et le contenu thématique des recommandations générées ? (4) Quelle est la manière la plus efficace d'examiner l'application et l'impact des recommandations ?

 

L'impact du COVID-19 sur les expériences des femmes, des enfants et des familles victimes de violence et les efforts herculéens des prestataires de services de première ligne pour y répondre avec des ressources limitées sont bien documentés au niveau local et mondial. Les pressions exercées par la réponse à la COVID-19 et le rétablissement de la situation seront durables, notamment en ce qui concerne la répartition des ressources limitées. La compréhension des priorités et des besoins immédiats est cruciale pour la prévention de la violence, mais elle n'a jamais été aussi urgente qu'aujourd'hui, alors que la violence à l'égard des femmes, en particulier à la maison, a été reconnue comme une pandémie à part entière. Cette recherche permettra d'identifier les priorités d'amélioration mises en évidence par les EDVF à l'intérieur et à l'extérieur du Canada, ce qui constitue une connaissance largement inexploitée. Elle examinera les méthodes, les mécanismes et les mesures permettant de mieux comprendre le taux d'adoption des recommandations et leur impact, ce qui aurait dû être fait depuis longtemps étant donné qu'aucune évaluation n'a cherché à comprendre systématiquement si et comment les EDVF conduisent à des changements sociaux et systémiques concrets.

 

Les résultats de la recherche sont essentiels pour les gouvernements, les organisations communautaires et les professionnels à tous les niveaux (par exemple, au niveau international, national et local) qui élaborent des lois et des politiques, conçoivent et soutiennent des réponses à la violence domestique et mettent en œuvre des programmes sur le terrain. Les résultats seront utiles à ceux qui travaillent dans divers secteurs avec les victimes, les auteurs et les familles pour mieux comprendre quelles améliorations sont urgentes, si elles varient d'une région à l'autre et/ou pour des populations spécifiques. Les recommandations politiques éclaireront l'éducation et la formation dans tous les secteurs et à l'intérieur de chacun d'entre eux. L'étude peut servir de référence pour cette recherche à l'échelle mondiale.

 

Certaines des références connexes :

Bugeja, L., M. Dawson, S-J McIntyre, and J. Poon. 2017. Domestic/family violence death reviews: An international comparison. Chapitre 1 dans Domestic Homicides and Death Reviews: An International Perspective, edited by M. Dawson. London: Palgrave Macmillan.

Bugeja, L., M. Dawson, S. McIntyre, and C. Walsh. 2015. Domestic/Family Violence Death Reviews: An international comparison. Trauma, Violence and Abuse 16(2): 179-187.

Dawson, M. 2020. Domestic homicide review processes as a method of learning. Chapitre dans International Handbook of Domestic Violence and Abuse, edited by J. Devaney & S. Holt. Routledge. [In press]

Dawson, M. (Ed). 2017. Domestic Homicides and Death Reviews: An International Perspective. London: Palgrave Macmillan.

Dawson, M., P. Jaffe, M. Campbell, W. Lucas, and K. Kerr. 2017. Canada. Chapitre 3 dans Domestic Homicides and Death Reviews: An International Perspective, edited by M. Dawson. London: Palgrave Macmillan.

Dawson, M., S. Mathews, N. Abrahams, and J. Campbell. 2017. Death reviews in the context of domestic homicide in low- to middle-income countries: South Africa as a case study. Chapitre 13 dans Domestic Homicides and Death Reviews: An International Perspective, edited by M. Dawson. London: Palgrave Macmillan.

Troung, M., L. Yeganeh, A. Cartwright, E. Ward, J. Ibrahim, D. Cuschieri, M. Dawson, L. Bugeja. 2022. Domestic and family homicide: a systematic review of empirical evidence. Trauma, Violence & Abuse.

Financement : Programme de maîtrise et de doctorat de l'Université de Guelph

Chercheuse principale : Abigail Mitchell

Statut du projet : En cours

 

Description du projet :

L'objectif de ce projet est d'élaborer une définition standard du fémicide sexuel afin d'améliorer les efforts de collecte et d'analyse des données des chercheurs, d'examiner la fréquence et les détails des cas de fémicide sexuel et d'identifier les tendances en matière de poursuite des auteurs de fémicide sexuel. Le fémicide sexuel ne fait pas l'objet d'une définition standard et peu d'études ont examiné la fréquence de ce crime. La plupart des ouvrages consacrés aux meurtres sexuels utilisent le terme d'homicide sexuel, malgré la nature clairement sexiste du crime (90 % des victimes sont des femmes/filles). La définition la plus courante de l'homicide sexuel a été élaborée par le FBI dans les années 1980, mais plusieurs faiblesses ont été identifiées dans cette définition, telles que le concept très subjectif d'activité sexuelle substitutive et l'absence de prise en compte du consentement lors de l'examen des preuves de contact sexuel. Ce projet vise à s'éloigner de la définition de l'homicide sexuel du FBI pour créer une nouvelle définition du fémicide sexuel, améliorée et tenant compte de la dimension de genre.

 

Les meurtres sexuels sont généralement considérés comme des crimes relativement rares ; les principales études montrent que les meurtres sexuels représentent environ 4 % de tous les homicides, les femmes/filles constituant environ 90 % de ces victimes. Cependant, plusieurs études sur les homicides sexuels utilisant des données canadiennes ont exclu les cas où l'auteur était un membre de la famille ou un partenaire intime, ignorant le fait que la violence sexuelle se produit également dans le cadre de telles relations. Il est donc essentiel d'examiner les réponses du système de justice pénale aux fémicides sexuels, à savoir les décisions d'inculpation, de condamnation et de détermination de la peine, pour voir si c'est le cas et si cela varie pour certaines victimes.

 

Ce projet vise à combler cette lacune dans la littérature en s'appuyant sur des données qui incluent tous les cas de fémicides survenus en Ontario, au Canada, entre 1974 et 2020. En utilisant la définition de l'homicide sexuel de Ressler et al. (1988), 609 cas de fémicide sexuel ont été identifiés dans cette base de données de 2 975 fémicides. Les résultats préliminaires montrent que le fémicide sexuel est lié à des accusations plus graves ; toutefois, les fémicides sexuels commis par un partenaire intime sont liés à des accusations et à des condamnations moins graves que les fémicides sexuels commis par un partenaire non intime.

 

Certaines des références connexes :

Beauregard, E., & Martineau, M. (2013). A Descriptive Study of Sexual Homicide in Canada: Implications for Police Investigation. International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, 57(12), 1454–1476.

Chan, H.-C., & Heide, K. (2009). Sexual Homicide: A Synthesis of the Literature. Trauma, Violence, & Abuse, 10(1), 31–54. 

Chopin, J., & Beauregard, E. (2021a). The Unusual Case of Sexual Homicide Against Males: Comparisons and Classification. International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, 306624X211049194. 

Chopin, J., & Beauregard, E. (2021b). Manifestation of sadism in sexual homicide: A criminological contribution. Psychology, Crime & Law, 0(0), 1–19. 

Gartner, R., Dawson, M., & Crawford, M. (1998). Woman killing: Intimate femicide in Ontario, 1974-1994. Resources for Feminist Research, 26(3/4), 151–173.

Mellor, L. (2016). Sexually Sadistic Homicide Offenders. In Homicide. Routledge.

Mitchell, A. (2022). “That’s Sexist, I Probably Shouldn’t Think Like That”: Forensic Pathologists’ Decision-Making in Cases of Sexual Femicide. [Master’s Thesis, University of Guelph].

Mitchell, A., & Dawson, M. (2023). The Challenges of Defining Sexual Femicide. EuroCrim 2023: 23rd Annual Conference for the European Society of Criminology, Florence, Italy

Ressler, R. K., Burgess, A. W., & Douglas, J. E. (1988). Sexual homicide: Patterns and motives. Lexington Books.

Roberts, J. V., & Grossman, M. G. (1993). Sexual Homicide in Canada: A Descriptive Analysis. Annals of Sex Research, 6(1), 5–25. 

Zara, G., Gino, S., Veggi, S., & Freilone, F. (2022). Sexual femicide, non-sexual femicide and rape: Where do the differences lie? A continuum in a pattern of violence against women. Frontiers in Psychology, 13.

Financement : Programme de maîtrise et de doctorat de l'Université de Guelph

Chercheuse principale : Ciara Boyd

Statut du projet : En cours

 

Description du projet : Étant donné le peu de recherches qui existent au Canada sur les tueries de masse, et plus particulièrement sur les fémicides de masse, ce projet a un triple objectif : (1) décrire les tueries de masse en Ontario ; (2) comparer ce que l'on appelle les tueries de masse familiales et non familiales en Ontario ; et (3) analyser le cadrage médiatique des tueries de masse au Canada en mettant l'accent sur le rôle joué par la violence basée sur le genre dans les fémicides et les homicides de masse. Chacune de ces questions est décrite plus en détail ci-dessous.

 

Ce projet attire l'attention sur les fémicides qui impliquent plusieurs victimes et souligne l'importance de reconnaître certaines tueries de masse comme des fémicides de masse, quelle que soit la relation entre la victime et l'auteur. Par exemple, certaines tueries de masse impliquent des hommes qui tuent principalement des victimes féminines, ce qui démontre clairement le rôle du genre dans ces événements. D'autres meurtres de masse impliquent des hommes qui ne ciblent pas nécessairement des victimes féminines, mais qui ont des antécédents documentés de violence à l'égard des femmes et des filles et/ou qui commettent le meurtre en réponse à un rejet perçu de la part de leurs victimes féminines. Ce projet soutient que ces meurtres seraient mieux reconnus comme des fémicides de masse en raison du rôle joué par la violence fondée sur le genre. Trois études distinctes sont décrites plus en détail ci-dessous.

 

Massacres en Ontario, Canada : Une analyse descriptive : Les tueries de masse, définies comme l'assassinat de trois victimes ou plus dans un court laps de temps, ont reçu peu d'attention dans la littérature canadienne (Leveillee et al. 2009 ; Mailloux, 2014). La plupart des recherches sur les tueries de masse se concentrent sur les États-Unis, probablement parce que la plupart des tueries de masse se produisent dans ce pays (Duwe, 2000). Malgré leur plus grande rareté au Canada, il est important d'analyser les tueries de masse dans le contexte canadien afin d'identifier les facteurs de risque communs et d'élaborer des mesures de prévention efficaces. Réalisée par Ciara Boyd avec le soutien des docteurs Myrna Dawson et Steph Howells, cette étude a pour but de comprendre à quoi ressemblent les tueries de masse au Canada et de les comparer à ce que la littérature montre concernant les tueries de masse dans d'autres pays.

 

Méthodes : À l'aide de méthodes mixtes, cette étude analyse 42 tueries de masse qui ont eu lieu en Ontario, au Canada, entre 1985 et 2012, et répond à la question de recherche : À quoi ressemblent les tueries de masse en Ontario, au Canada ? Adoptant une perspective théorique sexospécifique fondée sur les théories du féminisme et de la masculinité, cette étude s'appuie sur des données secondaires compilées dans le cadre d'un projet plus vaste financé par le CRSH qui documente les homicides survenus au Canada entre 1985 et aujourd'hui et utilise un sous-échantillon d'homicides impliquant trois victimes ou plus, tuées entre 1985 et 2012. L'ensemble de données qui en résulte comprend 42 cas de tueries de masse impliquant 55 auteurs et 151 victimes, chacun étant analysé à l'aide de statistiques univariées. Afin de compléter la composante quantitative et d'approfondir l'étude de ces massacres, 450 articles de presse qui ont couvert ces massacres sont également analysés à l'aide d'une analyse qualitative du contenu.

 

Conclusions : Les résultats indiquent que les tueries de masse au Canada partagent à la fois des caractéristiques qui se chevauchent et des caractéristiques qui divergent avec les tueries de masse qui se produisent dans d'autres pays. Par exemple, conformément à la littérature antérieure (Liem et Koenraadt 2008 ; Liem et al. 2013 ; Taylor 2018), la plupart des tueurs de masse au Canada sont des hommes blancs âgés en moyenne de 32,5 ans, et la plupart des tueries de masse canadiennes sont commises à l'aide d'armes à feu et semblent être préméditées. Contrairement à la littérature antérieure, cependant, un peu plus de victimes de tueries de masse au Canada étaient des hommes (53 %) que des femmes (47 %), et les typologies existantes utilisées pour classer les motivations des tueries de masse dans d'autres pays peuvent ne pas être pertinentes dans le contexte canadien.

 

Conséquences : Cette étude montre qu'il est important de reconnaître que les massacres constituent des crimes sexistes, que l'auteur vise des victimes masculines ou féminines. Par exemple, les tueurs de masse étaient presque toujours des hommes, dont beaucoup avaient des antécédents de comportement contrôlant, ce qui met en évidence la violence à l'égard des femmes comme facteur de risque pour les tueries de masse. Les résultats démontrent également l'importance de définir les massacres de masse comme ceux qui impliquent trois victimes ou plus (par opposition à la définition communément utilisée de quatre victimes ou plus) (Duwe 2000), car de nombreux massacres de masse impliquant des membres de la famille impliquent moins de victimes, probablement parce que les auteurs ciblent généralement leur(s) partenaire(s) intime(s) et leurs enfants. Dans l'ensemble, cette étude indique que les tueries de masse au Canada présentent des caractéristiques similaires à celles des tueries de masse dans d'autres pays, comme le sexe des auteurs, la méthode de meurtre et le lieu, mais qu'elles diffèrent en ce qui concerne le sexe des victimes, le suicide et la motivation. Ainsi, notre recherche fournit un point de départ pour comprendre les tueries de masse au Canada et souligne la nécessité d'explorer la manière dont les tueries de masse diffèrent dans divers pays afin de développer des mesures de prévention pour de telles tueries.

 

Massacres en Ontario : Comparaison des tueries domestiques et non domestiques : Les recherches existantes sur les tueries de masse ont donné la priorité à celles qui impliquent des auteurs uniques qui tuent principalement des étrangers, ce qui empêche de se concentrer sur les tueries de masse qui impliquent principalement des membres de la famille et des partenaires intimes (Gerard, Whitfield, Porter et Browne 2016 ; Capellan et Gomez 2017). Dans la plupart des pays, cependant, la majorité des homicides sont commis par une personne connue de la victime (Brookman, Jones et Pike 2017 ; Dawson 2017 ; Ellis et Hamai 2017 ; Mazerolle, Eriksson, Wortley et Johnson 2017 ; Statistique Canada 2016). En outre, la plupart des tueries de masse impliquent des auteurs masculins qui s'en prennent principalement aux femmes ; cependant, malgré les recherches montrant que les tueries de masse sont un crime principalement perpétré par des hommes, elles sont rarement reconnues comme un phénomène sexospécifique (Marganski, 2019).

 

Méthodes : Menée par Ciara Boyd avec le soutien de Myrna Dawson et Steph Howells, cette étude a pour but de comprendre à quoi ressemblent les tueries de masse au Canada et d'explorer les tueries de masse domestiques et non domestiques à travers une perspective théorique sexuée. À l'aide d'une approche mixte, Ciara analyse 42 tueries de masse qui ont eu lieu en Ontario, au Canada, entre 1985 et 2012, et répond à la question de recherche : Comment les caractéristiques des victimes, des auteurs et des incidents des tueries de masse impliquant principalement des victimes domestiques se comparent-elles à celles des tueries de masse impliquant principalement des victimes non domestiques en Ontario ? La recherche de Ciara commence par une analyse bivariée des données secondaires compilées par le Dr Myrna Dawson et se concentre sur un sous-échantillon d'homicides impliquant trois victimes ou plus. Ensuite, Ciara s'appuie sur les résultats quantitatifs en procédant à une analyse qualitative de la couverture médiatique des tueries de masse, dans la mesure du possible, afin d'identifier des thèmes communs.

 

Conclusions : Les résultats de cette recherche démontrent que les tueries de masse domestiques et non domestiques présentent des similitudes (par exemple, les motivations) et des différences (par exemple, les antécédents de violence domestique) et attirent l'attention sur la masculinité toxique et le contrôle coercitif qui sont prédominants chez de nombreux tueurs de masse. Cette recherche présente également une typologie révisée des motivations qui s'appuie sur celles généralement identifiées dans la littérature antérieure et identifie plusieurs facteurs de risque pour les tueries de masse, tels que les antécédents de violence domestique et l'accès aux armes à feu.

 

Implications : À notre connaissance, cette recherche est la première à utiliser un cadre théorique sexospécifique pour comparer les caractéristiques des massacres domestiques et non domestiques et adopte une approche méthodologique différente de celle utilisée dans les recherches antérieures sur les massacres. Elle attire également l'attention sur les massacres domestiques et fournit un point de départ pour de futures recherches visant à explorer les massacres domestiques et non domestiques en tant que forme extrême de violence fondée sur le genre. En outre, en identifiant les facteurs de risque des tueries domestiques et non domestiques, la recherche de Ciara contribue à l'élaboration de stratégies d'évaluation des risques, de gestion des risques et de planification de la sécurité afin d'empêcher que des tueries de masse ne se produisent à l'avenir.

 

La violence sexiste et les médias : Analyse du cadrage médiatique des massacres au Canada :

En moyenne, une femme est tuée tous les six jours au Canada (Dawson et al. 2021). En 1989, 14 femmes ont été tuées au Québec en raison de leur sexe ou de leur genre. Bien que cette tuerie de masse (c'est-à-dire le meurtre de trois victimes ou plus au cours d'un même incident) ait eu lieu il y a plus de 30 ans, elle n'a été reconnue comme une attaque antiféministe qu'en 2019 (The Conversation 2019). En 2020, 22 personnes ont été tuées en Nouvelle-Écosse à la suite d'une dispute conjugale (OCFJR 2020). En 2022, 10 personnes ont été tuées en Saskatchewan et le principal suspect avait des antécédents de violence à l'égard des femmes (Austen 2022). La plupart des recherches sur les tueries de masse utilisent la couverture médiatique comme source de données, malgré le fait que les médias se concentrent principalement sur les cas qui impliquent de nombreux décès et ceux dont la victime était inconnue de l'auteur, ignorant ceux qui impliquent moins de décès et des victimes familiales (Duwe 2000). Par conséquent, la nature sexuée des tueries de masse (c'est-à-dire le fait qu'elles impliquent souvent des auteurs principalement masculins qui ciblent des femmes et/ou ont des antécédents de violence à l'égard des femmes) n'est pas prise en compte.

 

Afin d'analyser la manière dont une forme de violence fondée sur le genre est représentée dans les médias, la recherche doctorale de Ciara, sous la supervision de Myrna Dawson, Steph Howells et Jordan Fairbairn, portera sur la question de recherche suivante : Dans quelle mesure le traitement médiatique des tueries de masse correspond-il à la perception qu'en ont les membres survivants de la famille ou les amis des victimes et/ou des auteurs ? Lorsque des homicides se produisent, la plupart des informations proviennent des médias (Taylor et Sorenson 2002). Il est donc important que les médias décrivent fidèlement les tueries de masse, car si ce n'est pas le cas, cela peut créer un public craintif, causer davantage de tort aux proches des victimes et/ou des auteurs, et entraver l'élaboration de mesures de prévention efficaces (Taylor 2018 ; Marganski 2019). Afin d'explorer si les chercheurs devraient ou non s'appuyer sur la couverture médiatique comme source de données lors de l'analyse de la violence basée sur le genre, la thèse de Ciara explorera les perceptions de l'encadrement médiatique des tueries de masse au Canada. Étant donné que la couverture médiatique est la principale source d'information sur les homicides (Taylor et Sorenson 2002 ; Taylor 2018), il s'agit souvent de la seule perspective disponible pour le public. Par conséquent, bien que les souvenirs individuels soient subjectifs, explorer si les perceptions des proches de l'incident correspondent ou non aux médias permettra de saisir plus d'une perspective et de déterminer si les chercheurs devraient continuer à s'appuyer uniquement sur la couverture médiatique comme source de données.

 

Méthodes : L'étude de Ciara s'appuiera sur des données secondaires qui documentent les homicides au Canada à partir d'informations recueillies auprès des coroners, de la police, des tribunaux et des médias (Dawson 2016). Les données sont disponibles grâce aux réseaux développés dans le cadre de deux projets financés par le CRSH (l'Observatoire canadien du fémicide pour la justice et la responsabilisation et l'Initiative canadienne de prévention de l'homicide familiale) par Myrna Dawson. L'étude de Ciara se déroulera en trois phases et s'appuiera sur l'ensemble des homicides impliquant au moins trois victimes tuées au Canada entre 1985 et 2022. Au cours de la première phase, Ciara recueillera la couverture médiatique des tueries de masse et l'analysera à l'aide d'analyses de contenu quantitatives et qualitatives. L'objectif de cette phase est d'identifier la manière dont les médias encadrent les tueries de masse, en se concentrant notamment sur la manière dont le rôle du genre, de la race et de la classe est présenté dans de tels événements. Au cours de la deuxième phase, Ciara recueillera des informations auprès d'amis et de membres de la famille survivants au moyen d'un questionnaire d'enquête en ligne. L'objectif de cette phase est d'identifier la manière dont les personnes liées à l'incident perçoivent le traitement médiatique de l'événement. La dernière phase développera l'enquête par le biais d'entretiens semi-structurés avec des amis survivants et des membres de la famille des victimes et/ou des auteurs de l'attentat. L'objectif de la troisième phase est de permettre aux répondants qui ont participé à la deuxième phase de développer leurs réponses et/ou de discuter d'autres informations concernant leur perception de la tuerie, s'ils le souhaitent.

 

Contributions : L'étude de Ciara adopte une approche théorique et méthodologique unique puisqu'elle s'inspire des théories féministes, de la masculinité et de l'intersectionnalité et qu'elle utilise un modèle de recherche à méthodes mixtes. La recherche de Ciara est la première en son genre car elle explorera non seulement la manière dont les tueries de masse sont présentées dans les médias, mais aussi la manière dont les amis et les membres de la famille des victimes et/ou des auteurs perçoivent cette présentation. Ce faisant, Ciara fournira un récit plus complet de ce à quoi ressemblent les tueries au Canada et saisira mieux le rôle de la race, du genre et de la classe dans ces événements. En conséquence, sa recherche permettra de déterminer si les chercheurs doivent ou non s'appuyer uniquement sur la couverture médiatique comme source de données lorsqu'ils analysent la violence liée au sexe, ou s'il convient d'intégrer d'autres sources.

 

Certaines des références connexes :

Austen, Ian. 2022. “A Time of Horror in a Place of Family and Beauty.” New York Times.

Boyd, Ciara, Myrna Dawson, and Steph Howells. Mass Killings in Ontario: A Comparison of Domestic and Non-Domestic Killings. Master’s Thesis, University of Guelph.

Brookman, Fiona, Helen Jones, and Sophie Pike. 2017. Homicide in Britain. Pp. 320-344 in The Handbook of Homicide, edited by Fiona Brookman, Edward Maguire, and Mike Maguire. Oxford: Wiley Blackwell.

Canadian Femicide Observatory for Justice and Accountability. 2020. CFOJA Statement Concerning the Nova Scotia Mass Killings.

Capellan, Joel and SimonPeter Gomez. 2017. Change and stability in offender, behaviours, and incident-level characteristics of mass public shootings in the United States, 1984-2015.

Dawson, Myrna. 2017. Homicide in Canada. Pp. 348-349 in The Handbook of Homicide, edited by Fiona Brookman, Edward Maguire, and Mike Maguire. Oxford: Wiley Blackwell.

Dawson, Myrna. 2016. Punishing femicide: Criminal justice responses to the killing of women over four decades. Current Sociology 64(7):996-1016.

Dawson, Myrna, Danielle Sutton, Angelika Zecha, Ciara Boyd, Anna Johnson, & Abigail Mitchell. 2021. #CallItFemicide: Understanding gender-based killings of women and girls 2020. Centre for the Study of Social and Legal Responses to Violence.

Duwe, Grant. 2000. Body-Count Journalism: The Presentation of Mass Murder in the News Media. Homicide Studies 4(4):364-399.

Ellis, Tom and Koichi Hamai. 2017. Homicide in Japan. Pp. 388-411 in The Handbook of Homicide, edited by Fiona Brookman, Edward Maguire, and Mike Maguire. Oxford: Wiley Blackwell.

Gerard, F. Jeane, Kate Whitfield, Louise Porter, and Kevin Browne. 2015. Offender and Offence Characteristics of School Shooting Incidents. Journal of Investigative Psychology and Offender Profiling 13(1):22-38.

Leveillee, Suzanne, Julie Lefebvre, and Jacques Marleau. 2009. Psychosocial Profile of Familicides Committed in Quebec – 1986 to 2000. The Annals of Medical Psychology, Psychiatric Review 167(8):591-596.

Liem, Marieke and Frans Koenraadt. 2008. Familicide: A Comparison with Spousal and Child Homicide by Mentally Disordered Perpetrators. Criminal Behaviour and Mental Health 18:306-318.

Liem, Marieke, Jack Levin, Curtis Holland, and James Fox. 2013. The Nature and Prevalence of Familicide in the United States, 2000-2009. Journal of Family Violence 28(4):351-358.

Mailloux, Sharon. 2014. Fatal Families: Why Children are Killed in Familicide Occurrences. Journal of Family Violence 29:921-926.

Marganski, Alison. 2019. Making a murderer: The importance of gender and violence against women in mass murder events. Sociology Compass 13(9):1-15.

Mazerolle, Paul, Li Eriksson, Richard Wortley, and Holly Johnson. 2017. Homicide in Australia and New Zealand. Pp. 412-431 in The Handbook of Homicide, edited by Fiona Brookman, Edward Maguire, and Mike Maguire. Oxford: Wiley Blackwell.

Statistics Canada. 2016. Homicide in Canada, 2016. The Daily, 22 November.

Taylor, Catherine and Susan Sorenson. 2002. The nature of newspaper coverage of homicide. Injury Prevention 8(2):121-127.

Taylor, Melanie. 2018. A Comprehensive Study of Mass Murder Precipitants and Motivations of Offenders. International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology 62(2):427-449.

The Montréal Massacre is finally recognized as an anti-feminist attack. (2019, December 6). The Conversation.

Financement : Programme de doctorat de l'Université de Guelph

Chercheur principal : Emmanuel Rohn

Statut du projet : En cours

 

Description du projet :

Bien que des efforts considérables aient été déployés pour lutter contre toutes les formes de violence à l'égard des femmes en Afrique subsaharienne, y compris au Ghana, le phénomène persiste. Le fémicide, ou le meurtre d'une femme ou d'une fille en raison de son sexe/genre par un homme (et généralement un partenaire intime), est une cause majeure de mortalité précoce chez les femmes et les filles dans le monde entier. La recherche sur le fémicide commis par un partenaire intime a reçu peu d'attention dans de nombreuses régions du monde, et en particulier au Ghana, la plupart des études ayant été menées dans les sociétés occidentales. Au Ghana, par exemple, la rareté des travaux universitaires dans ce domaine représente une lacune importante en matière de connaissances.

 

Pour commencer à combler cette lacune, cette recherche cherche à répondre aux questions suivantes : (1) Quelle est la relation entre les caractéristiques socio-démocratiques des auteurs et la perpétration du fémicide intime ? (2) Quelles sont les motivations des auteurs de fémicide intime ? La recherche utilise une méthode mixte pour recueillir, analyser et mélanger des données quantitatives et qualitatives à un moment ou à un autre du processus de recherche afin de mieux comprendre le fémicide intime.

 

En comblant les lacunes en matière de connaissances, nous contribuerons à la littérature sur le fémicide intime en Afrique subsaharienne, y compris au Ghana. En permettant de mieux comprendre les motivations de l'auteur de fémicide intime, cette étude aidera les décideurs politiques à renforcer les politiques et programmes existants et à en élaborer de nouveaux pour protéger les femmes contre le fémicide intime. Cette recherche contribuera à sensibiliser le public aux crimes violents commis contre les femmes, en particulier le fémicide intime. En outre, elle aidera les prestataires de services de lutte contre la violence familiale à élaborer des programmes destinés à aider les membres restants de la famille des victimes, en particulier les enfants survivants (c'est-à-dire les « victimes silencieuses »). Cette étude vise également à générer un discours national sur la protection des femmes contre toutes les formes de violence et à s'attaquer aux idéologies patriarcales qui favorisent les fémicides intimes. En outre, la conduite de cette recherche dans le contexte africain fournira un point de vue comparatif nécessaire aux spécialistes de l'homicide pour formuler une théorie interculturelle de la violence mortelle à l'encontre des femmes dans le Nord et le Sud.

 

Certaines des références connexes :

Rohn, E., & Tenkorang, E. Y. (2023). Femicide in Sub-Saharan Africa. In M. Dawson & S. Mobayed (Eds), The Routledge International Handbook on Femicide and Feminicide. (pp. 246-263). Routledge.

Rohn, E., Tenkorang, Eric Y. (2022). Motivations and barriers to help-seeking behaviour among female victims of IPV in Ghana. Violence Against Women, 1-27

DOI: 10.1177/10778012221137924

Rohn, E., Tenkorang, Eric Y. (2022). Structural and institutional barriers to help-seeking behaviour in Ghana. Journal of Family Violence, 1-13

DOI: 10.1007/s10896-022-00433-2

Tenkorang, Eric Y & Rohn, E. (2021). Help-seeking behaviour of male victims of intimate partner violence in Kenya. Journal of Family Issues, Vol. 0(0) 1–16

DOI: 10.1177/0192513X211042847

Financement : Programme de doctorat de l'Université de Guelph

Chercheuses principales : Ciara Boyd et Myrna Dawson

Statut du projet : En cours

 

Description du projet :

Entre 2019 et 2021, le nombre d'homicides de femmes et de filles a augmenté de 26 % au Canada (OCFJR 2021). Rien qu'en 2021, 173 femmes et filles ont été violemment tuées ; sur ces 173 cas, 89 % des auteurs identifiés étaient des hommes (OCFJR 2020). Conformément aux taux enregistrés en 2021, la littérature montre que la plupart des auteurs de fémicides sont des hommes et que, bien que cela soit rare, certains auteurs meurent par suicide après le fémicide. Malgré la littérature consacrée au fémicide, les études ont moins souvent exploré le rôle du suicide à la suite d'un fémicide (Dawson 2005).

 

Certains chercheurs soutiennent que les fémicides-suicides sont principalement des homicides qui comportent une composante suicidaire (Stack 1997 ; Allen 1983) ; dans ces cas, on soutient que l'auteur tue sa ou ses victimes et meurt par suicide après avoir réalisé ce qu'il a fait. D'autres soutiennent qu'il s'agit avant tout de suicides, où le but de l'auteur est de mourir et où la victime est tuée au cours du processus (Palermo 1994). Malgré ces perspectives, la recherche examine rarement les facteurs qui sont en corrélation avec le fait que les auteurs meurent par suicide après avoir commis un fémicide.

 

S'appuyant sur une étude antérieure (Dawson, 2005), l'objectif de la présente étude est de compléter la littérature antérieure en examinant les facteurs susceptibles d'être en corrélation avec le suicide d'une femme, dans le but d'aider les recherches futures à mieux identifier les stratégies d'évaluation des risques et de planification de la sécurité pour prévenir les meurtres à l'avenir.

 

Méthodes : Cette étude utilise des données recueillies dans le cadre d'une étude plus vaste qui examine les homicides documentés au Canada de 1974 à aujourd'hui. L'étude actuelle a tiré un sous-échantillon de données qui comprend tous les homicides sur des victimes féminines en Ontario entre 1995 et 2017, car le codage de ces données est terminé. Le sous-échantillon actuel comprend 1 141 féminicides ; les analyses seront mises à jour lorsque le codage des années plus récentes sera terminé.

 

Conclusions : Les résultats préliminaires montrent que plusieurs facteurs peuvent être corrélés avec le suicide de l'auteur d'un fémicide, notamment l'âge de l'auteur, l'utilisation d'armes à feu, le lieu du fémicide et le fait que les fémicides impliquent ou non plus d'une victime. La densité de la population est également un facteur prédictif, mais son effet prédictif est lié au nombre de victimes tuées lors du fémicide. En résumé, les résultats suggèrent que les auteurs sont plus susceptibles de mourir par suicide lorsqu'ils sont plus âgés, qu'ils utilisent une arme à feu, qu'ils commettent un fémicide dans un lieu privé et qu'ils ciblent plus d'une victime. Le risque de suicide de l'auteur est également plus élevé lorsque les fémicides ont lieu dans des zones urbaines et qu'ils impliquent plus d'une victime.

 

Implications : La recherche a rarement exploré les prédicteurs du suicide par fémicide et, dans la documentation existante, elle se concentre rarement sur ceux qui se produisent au Canada. Les résultats de cette étude peuvent être utilisés pour aider les chercheurs à mieux identifier les stratégies d'évaluation des risques et de planification de la sécurité afin de prévenir les incidents futurs de fémicide-suicide, car ils donnent un aperçu de plusieurs facteurs qui peuvent être en corrélation avec le suicide de l'auteur à la suite d'un fémicide.

 

Certaines des références connexes :

Allen, Nancy. 1983. Homicide followed by suicide: Los Angeles, 1970-1979. Suicide and Life-

Threatening Behavior 13:155-165.

Boyd, C. and M. Dawson. Femicide-Suicide in Canada: Understanding Characteristics that Correlate with Perpetrator Suicide. Paper presented at the Canadian Sociological Association Annual Conference, York University, May 29-June 2, 2023.

Boyd, C., D. Sutton, M. Dawson, Angelika Zecha, J. Poon, AL. Straatman, and P. Jaffe. 2022. Familicide in Canada: Comparing familicides to domestic homicides. Homicide Studies

Canadian Femicide Observatory for Justice and Accountability. 2020. Preventing Femicide.

Dawson, M. 2005. Intimate femicide followed by suicide: Examining the role of premeditation. Suicide & Life-Threatening Behavior 35(1): 76-90.

Palermo, George. 1994. Murder-suicide: An extended suicide. International Journal of Offender

Therapy and Comparative Criminology 31:205-216.

Stack, Steven. 1997. Homicide followed by suicide: An analysis of Chicago data. Criminology

35:435-454.

Financement : Programme de doctorat de l'Université de Guelph

Chercheuses principales : Ciara Boyd et Myrna Dawson

Statut du projet : En cours

 

Description du projet :

La plupart des victimes de fémicide sont tuées par un homme qu'elles connaissent (Manifold, 2023) ; toutefois, la relation entre la victime et l'auteur du fémicide peut prendre de nombreuses formes. Par exemple, la recherche montre que la majorité des fémicides sont commis par des partenaires intimes masculins (Dawson et al. 2021), mais la recherche a rarement exploré le rôle de l'état de la relation (c.-à-d. si la relation était actuelle ou ancienne) et du statut de la relation (c.-à-d. si les personnes impliquées étaient légalement mariées, si elles étaient des conjoints de fait ou si elles sortaient ensemble) sur les caractéristiques du fémicide (Dawson et Gartner 1998).

 

Les recherches montrent systématiquement que les femmes courent un risque accru de violence lorsqu'elles quittent un partenaire intime (Campbell et al. 2003) ; toutefois, l'état de la relation au moment du fémicide est moins souvent étudié. Des recherches antérieures menées par Dawson et Gartner (1998) se sont appuyées sur des données relatives aux fémicides commis dans l'intimité en Ontario (Canada) entre 1974 et 1994 pour déterminer si les caractéristiques de la victime, de l'agresseur et de l'incident dans les fémicides commis dans l'intimité différaient selon le type de relation. Leurs conclusions ont montré que les caractéristiques de ce qu'ils ont appelé le fémicide intime différaient effectivement selon l'état et le statut de la relation (Dawson et Gartner 1998).

 

Dans le prolongement de cette recherche, ce projet s'appuie sur la même base de données pour explorer le rôle de l'état de la relation et du statut de la relation sur les caractéristiques des fémicides dans l'intimité au cours de la période la plus récente (1995-2022). L'objectif de cette recherche est d'identifier et d'explorer les changements qui ont pu se produire au fil du temps dans l'impact des différents niveaux d'intimité dans les relations avant le fémicide intime.

 

Certaines des références connexes :

Campbell, J., D. Webster, J. Koziol-McLain, C. Block, D. Campbell, M.A. Curry, F. Gary, N. Glass, J. McFarlane, C. Sachs, P. Sharps, Y. Ulrich, S. Wilt, J. Manganello, X. Xu, J. Schollenberger, V. Frye, & K. Laughon. 2003. Risk Factors for Femicide in Abusive Relationships: Results From a Multisite Case Control Study. American Journal of Public Health 93(7):1089-1097.

Dawson, M., D. Sutton, A. Zecha, C. Boyd, A. Johnson, and A. Mitchell. 2021. #CallItFemicide: Understanding Gender-Related Killings of Women and Girls in Canada, 2020 (88 pages). Guelph, ON: Centre for the Study of Social and Legal Responses to Violence.

Dawson, M. & R. Gartner. 1998. Differences in the Characteristics of Intimate Femicide: The Role of Relationship State and Relationship Status. Homicide Studies 2: 378-399.

Sutton, D. and M. Dawson. 2018. Do the characteristics of domestic violent incidents differ depending on the type and length of the relationship that exists between the accused and victim? Journal of Interpersonal Violence 36 (9-10): 167-191.

Financement : Financement de la Chaire de leadership en recherches de l'Université de Guelph. Financement antérieur assuré par le Conseil de recherches en sciences humaines et le Programme des chaires de recherche du Canada.

Chercheuse principale : Myrna Dawson

Statut du projet : En cours

 

Description du projet :

Peu d'attention est accordée à la variation des réponses officielles à la criminalité dans les juridictions canadiennes, bien que l'on reconnaisse que les tribunaux opèrent dans des environnements distincts qui ont un impact sur la façon dont les affaires sont traitées et tranchées. En fait, il n'existe pas de données officielles au Canada permettant de relier les résultats des tribunaux aux caractéristiques des affaires ou des personnes impliquées. Comprendre les variations de ces résultats, quels groupes sont affectés, où et pourquoi est essentiel pour assurer un accès cohérent à la justice pour les victimes et les défendeurs.

Pour atteindre ces objectifs primordiaux, l'initiative de géographie canadienne de la justice a quatre objectifs : (1) documenter les tendances juridictionnelles dans le traitement et le règlement des affaires en fonction des caractéristiques des victimes, de leurs accusés et des incidents (c.-à-d. facteurs individuels et relationnels) ; (2) documenter les tendances juridictionnelles dans le traitement et le règlement des affaires en fonction des caractéristiques des tribunaux et des communautés plus larges dans lesquelles ils opèrent (c'est-à-dire les facteurs au niveau de la communauté) ; (3) identifier les associations entre des types particuliers d'affaires, les sites des tribunaux ou les communautés qui peuvent aider à expliquer les variations juridictionnelles identifiées ; et, enfin, (4) déterminer s'il y a eu des changements au fil du temps dans ces tendances juridictionnelles qui correspondent aux transformations législatives et politiques (c'est-à-dire les facteurs au niveau de la société). Reconnaissant que nous portons des identités multiples, cette recherche examine les effets combinés de diverses caractéristiques telles que le sexe, la relation, la race/l'ethnicité, l'âge et la géographie.

L'un des volets de ce projet consiste à examiner les meurtres de femmes et de filles dans tout le pays afin de déterminer quelles accusations sont portées lorsque l'accusé est identifié, quels types de condamnations sont prononcées et quelle est la durée des peines imposées. L'absence persistante de données systématiques sur les tribunaux canadiens permettant aux chercheurs d'établir un lien entre les caractéristiques des affaires et les peines imposées a jusqu'à présent empêché ce type de recherche, étant donné que le programme officiel des tribunaux du Canada a été interrompu dans les années 1970. Les données produites dans le cadre de ce projet constituent l'une des seules bases de données nationales à long terme permettant d'examiner diverses questions de recherche sur le traitement de la criminalité par la justice pénale et les facteurs qui y sont associés à différents niveaux de la société. Le projet est né de l'étude Intimate Femicide in Ontario, 1974-1994 qui a permis d'examiner le rôle de l'intimité et du genre dans la réponse de la justice à la violence dans la province la plus peuplée du Canada, l'Ontario. Les plus de quatre décennies de données sur les homicides de femmes permettent d'examiner des informations détaillées, basées sur des cas, concernant la victime, l'auteur, l'incident et les résultats juridiques.

Certaines des références connexes :

Dawson, M. 2017. Intimacy, geography and justice. Chapitre 15 dans Reading Sociology, edited by P. Albanese, L. Tepperman, and E. Alexander. Toronto: Oxford University Press.

Dawson, M. and D. Sutton. 2017. Similar sentences, similar crimes? Using deep sample analysis to examine the comparability of crimes and punishments by victim-defendant relationship. International Journal of Crime, Law and Justice 49: 58-70.

Dawson, M. 2016. Punishing femicide: Criminal just

ice responses to the killing of women over four decades. Current Sociology 64(7): 996-1016.

Dawson, M. 2012. Intimacy, homicide, and punishment: Examining court outcomes over three decades.  Australian and New Zealand Journal of Criminology 45(3): 400-422.

Dawson, M. Intimacy, gender and homicide: The validity and utility of common stereotypes in law. 2016. Chapitre 3 dans Gender, Murder and Responsibility: An International Perspective, édité par K. Fitz-Gibbons and S. Walklate (Routledge)

Financement : Ce projet a été financé par l’Ombudsman fédéral des victimes d’actes criminels

Chercheuse principale : Myrna Dawson

Statut du projet : Achevé

Version française du rapport

Description du projet :

La reconnaissance de la population vieillissante du Canada en tant que cohorte générationnelle diversifiée est importante pour la prévention, l'intervention et la programmation de la violence. Cependant, la vieillesse est un phénomène culturel spécifique et socialement construit, qui est également fortement lié au genre. Il est bien établi que les femmes vieillissent plus que les hommes et, parce qu'elles vivent plus longtemps, elles sont souvent vulnérables à diverses formes d'exploitation, d'abus et de violence. Cette vulnérabilité est souvent exacerbée par l'isolement social ainsi que par la stigmatisation et la marginalisation continues de la population âgée. Ainsi, ce n'est que récemment que l'on a reconnu que la violence à l'égard des femmes âgées est un phénomène répandu qui n'a reçu que peu d'attention ciblée dans le monde entier, y compris au Canada. Par exemple, un rapport a noté que, sur 131 rapports gouvernementaux sur la violence à l'égard des femmes, seuls 13 reconnaissaient le risque encouru par les femmes âgées et, de même, un rapport des Nations unies a constaté que la législation sur la violence familiale n'a pas tendance à inclure spécifiquement les femmes âgées. Ainsi, la violence et les mauvais traitements infligés aux femmes âgées constituent l'un des crimes les plus répandus dans le monde, des actes qui restent souvent non détectés et/ou impunis. Il en va de même pour la forme la plus extrême de violence à l'égard des femmes, le fémicide, dont on connaît mal les tendances, les modèles et/ou les réponses. Étant donné que les femmes âgées constituent l'une des populations dont la croissance est la plus rapide au Canada, il est opportun d'explorer les connaissances existantes sur leur victimisation violente afin d'éclairer le développement d'initiatives d'intervention et de prévention. Compte tenu des biais documentés en matière d'enregistrement et de déclaration qui entraînent une sous-estimation de la violence, en particulier dans le cas des populations âgées, cet article s'est concentré sur la victimisation mortelle des femmes âgées, communément appelée fémicide.

Certaines des références connexes :

Dawson, M. 2017. Patterns in femicides of older women in Ontario, Canada, 1974-2012. Pg. 8-15 in Femicide VIII: Abuse and Femicide of the Older Woman. Vienna: Academic Council of United Nations System.

Sutton, D. and M. Dawson. 2017. Femicide of Older Women. Learning Network Learning Brief (31). London, ON: Learning Network, Centre for Research and Education on Violence Against Women and Children.

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